Visant à limiter l’empreinte environnementale de la construction, les réglementations inciteront bientôt les constructeurs à s’engager dans une démarche « bas carbone », impliquant notamment d’optimiser la gestion des matières premières et des déchets sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment. Pour répondre à ces engagements, le bois apparaît être une alternative intéressante : permettant de concevoir des bâtiments réversibles et évolutifs, il est également facile à réemployer. Explications….


Optimiser la gestion des matières premières et déchets

En France, le secteur de la construction consomme chaque année environ 389 millions de tonnes de matériaux, ce qui représente 50 % de la consommation nationale de matières premières. La quantité de déchets produite est également impressionnante avec 37 millions de tonnes par an, dont plus de 80 % proviennent de la réhabilitation et de la déconstruction de bâtiments. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes : réduire l’empreinte environnementale des constructions passera par une meilleure gestion de la matière et des déchets. Anticiper les usages futurs des bâtiments pour augmenter leur durée de vie et employer des matériaux de réemploi apparaissent comme des leviers d’action intéressants. La démontabilité se présente quant à elle comme l’axe central de la mise en oeuvre de ces concepts

Le bois, un atout pour la construction « bas carbone »

Prévoir le changement de destination d’un ouvrage (réversibilité) ou la modification de son usage (évolutivité) nécessite de concevoir des bâtiments faciles à modifier. Cette modification peut porter sur l’aménagement des volumes intérieurs ou bien sur la surface du bâtiment. L’ouvrage n’est alors plus une forme immuable mais une forme qui doit pouvoir évoluer en fonction des besoins. Le bois qui autorise la préfabrication, la création de structures légères et offre des systèmes constructifs variés laisse de nombreuses possibilités aux concepteurs. Des planchers à poutres treillis autorisant de grandes portées et intégrant les réseaux permettront de créer des plateaux modulables sans refend, poteau ou gaine technique. Des éléments 3D à ossature bois préfabriqués pourront venir compléter un ouvrage pour en augmenter la surface. La légèreté du matériau bois permettra encore de prévoir, dès la conception, une future élévation qui ne nécessitera qu’un surdimensionnement limité des éléments porteurs. Enfin, certains assemblages bois traditionnels ou innovants sont potentiellement démontables. Des parois amovibles peuvent alors être installées pour anticiper la modification du cloisonnement intérieur et même de l’enveloppe extérieure de l’ouvrage.

La déconstruction facilitée par… le bois !

Pour réduire l’empreinte environnementale, la démolition des ouvrages en fin de vie doit faire place à la déconstruction. « Mettre en pièces » le bâtiment sans endommager les éléments qui le constituent doit être envisagé dès sa conception. Un réel défi pour les concepteurs auquel le bois peut répondre ! Les assemblages facilement démontables utilisés en construction bois seront ici précieux. Le désassemblage des éléments préfabriqués (comme les murs à ossature bois) peut être prévu dès l’usinage et les éléments, fabriqués en atelier, peuvent également y être désassemblés.

Vers une réglementation qui valorise les matériaux recyclables et l’économie circulaire

Alors que les réglementations actuelles se concentrent quasi-exclusivement sur la phase d’utilisation du bâtiment en incitant les constructeurs à investir dans la haute performance énergétique, la tendance future est à l’encadrement de l’impact carbone de la construction, à l’instar du Label E+C- préfigurateur de la prochaine réglementation environnementale. Prônant de nombreux principes de l’économie circulaire, ce label s’intéresse à l’ensemble du cycle de vie du bâtiment. Il favorise à la fois le réemploi et la valorisation des matériaux issus de sa déconstruction et implique intrinsèquement le développement de la filière recyclabilité des matériaux.

Bazed.fr : Une approche circulaire pour réduire l’impact environnemental des bâtiments et leur production de déchet

Le site BAZED est en ligne ! Gratuit et public, www.bazed.fr propose des informations scientifiques et techniques sur la conception de bâtiments zéro déchet.

L’objectif : aider les différents acteurs de la construction à initier une dynamique concertée et à orienter leurs choix dès la phase de conception pour limiter l’empreinte carbone du bâtiment, en limitant la production de déchets. Conçu pour inspirer et faciliter les futurs choix des maîtres d’ouvrage et maîtres d’oeuvre, le site énonce les principes, présente les solutions techniques et référence des projets exemplaires.

Concevoir BAZED, c’est concevoir un bâtiment en prenant en compte l’ensemble de son cycle de vie et en intégrant de nouveaux paradigmes de conception comme :

  • conserver tant que possible l’existant et valoriser le réemploi et/ou la transformation d’éléments,
  • concevoir un bâtiment en vue de limiter les déchets de
  • chantier,
  • réaliser des choix dès la phase de conception qui permettront d’éviter la production de déchets durant l’entretien et la maintenance,
  • concevoir un bâtiment qui puisse évoluer dans le temps que
  • ce soit en terme d’usage ou en dimensionnant les éléments en vue d’une future extension,
  • concevoir des bâtiments démontables,
  • concevoir un projet à partir de matériaux de récupération.

La démarche BAZED apporte une série de bénéfices environnementaux, économiques et sociétaux. Elle permet de répondre à différents objectifs règlementaires et législatifs qui visent à réduire l’impact environnemental des bâtiments en plaçant la prévention des déchets au sommet de la hiérarchie de gestion. Adopter BAZED, c’est aussi faciliter l’obtention des certifications et des labels, de plus en plus recherchés.

www.bazed.fr est le produit d’un projet R&D piloté par NOBATEK/INEF4 et soutenu par l’ADEME entre 2012 et 2015