Comment s’assurer des performances énergétiques de l’enveloppe d’un bâtiment de 9 étages en fin de chantier ? Une idée réside dans la combinaison de la thermographie terrestre et aérienne. Démonstration sur le tout nouveau site bordelais de la Caisse des dépôts à Bordeaux.

Dans le cadre d’une mission d’accompagnement à la Maitrise d’ouvrage, notre associé Algoé a sollicité nos équipes pour l’assister dans le commissionnement du nouveau site bordelais de la Caisse des Dépôts situé dans le nouveau quartier Amédée Saint-Germain qui intègre logements, bureaux et commerces, et qui est implanté dans l’OIN Bordeaux Euratlantique.

Le bâtiment analysé par nos équipes est certifié HQE Bâtiment Tertiaire Niveau Excellent et BREEAM Very Good. La campagne thermographique a été réalisée sur l’enveloppe du bâtiment principal, ainsi que sur celui du restaurant Inter-Entreprise (RIE). Le bâtiment s’étend sur 27000 m2, répartis sur 9 niveaux.

Thermographie terrestre

Dans un premier temps, une thermographie terrestre post-réception avec une caméra thermographique à rayonnement infrarouge Flir B200 a été réalisée (avec une résolution thermique 200×150, et une précision thermique est de ±2°C ou de ±2% de différence entre la température ambiante et celle de la scène).
Objectif : détecter les corrections à mettre en œuvre dans le cadre de la GPA (garantie de parfait achèvement), en observant les ponts thermiques, les défauts d’isolation, la mesure des températures intérieures et extérieures et la redistribution du système de chauffage.


Thermographie aérienne grâce au drone

Pour compléter cette mission sur ce bâtiment de 9 étages, les équipes de NOBATEK/INFEF4 ont réalisé une thermographie aérienne par drone post-réception durant les premiers mois d’exploitation, avec deux caméras (l’une optique, l’autre thermique connectée sur un smartphone et montée sur un support extérieur de drone).

Equipe thermographie aérienne drone

Au dessus : Les 2 caméras ont filmé le bâtiment afin d‘observer l’état des façades sous plusieurs angles. Le drone utilisé sur cette mission est le DJI Air 2S donnant la possibilité de faire les vidéos en définition élevée de 5,4K. La caméra thermique montée sur le drone est la Flir One Pro a également une bonne résolution de 160×120 en mode thermique. La précision de cette caméra étant de ±3 °C ou de ± 5% du relevé.
À gauche : L’équipe de NOBATEK/INEF4 en charge de la thermographie aérienne de gauche à droite : Vincent Chatillon (stagiaire), Igor Perevozchikov télépilote de drone certifié, Benjamin Varela et Clémence Lagarde.

Fenêtres façades Est du bâtiment de la Caisse des Dépôts


Cette expérience a permis de prendre du recul (et surtout de la hauteur !) pour analyser les façades, effectuer les vérifications et les préconisations concernant les niveaux supérieurs de l’enveloppe du bâtiment.

Les avantages évidents de cette approche sont :

  • Une vérification plus complète de l’enveloppe du bâtiment depuis l’extérieur grâce à l’analyse simultanée des clichés optiques et infrarouges aux étages supérieures et sur les points éloignés
  • Une vérification des anomalies constatées par thermographie terrestre intérieure par la thermographie aérienne depuis l’extérieur
  • Des conclusions plus riches et justifiées, car fondées sur l’analyse des données de plusieurs sources

Néanmoins, l’analyse des images prises doit être effectuée avec une attention particulière, étant donné que plusieurs objets (poteaux, fenêtres ouvertes, éclairage intérieur, parties humides des façades comme la végétation et les systèmes d’irrigation associés) des façades peuvent s’apparenter à des défauts d’isolation.

La différence de performances entre la caméra thermique sur drone et celle de la thermographie terrestre n’a pas interféré dans la mission globale. Ces deux moyens d’inspection ont permis d’avoir une vue complète de l’état des façades du bâtiment sur toute la hauteur (près de 40 mètres).

Plancher chauffant en fonctionnement


Conclusion sur la combinaison des deux méthodes

Les campagnes thermographiques classiques et par drone sont complémentaires. La première génère des clichés de qualité, la seconde permet d’avoir une vision des façades aux points les plus hauts du bâtiment. Cela ne pourrait pas être réalisé avec la caméra au sol seule. L’examen est donc plus complet et la combinaison des deux permet de garantir la bonne exécution des travaux de manière plus fiable.