L’Institut pour la Transition Energétique NOBATEK/INEF4 et la Technopole Pays Basque publient leur premier livre blanc commun, issu des échanges et débats de l’événement qu’ils ont co-organisé : R-EVOLUTION : « Conception & Construction : une synergie à réinventer ? »
Ce premier volume est préfacé par Francesco CINGOLANI, Directeur du Mastère Spécialisé Design by Data en conception paramétrique et construction numérique de l’Ecole des Ponts ParisTech.
Lorsqu’on parle de numérique, je constate souvent une confusion entre technologie et culture. Il me semble pourtant évident qu’à l’âge où la technologie, les outils et l’information sont accessibles et vulgarisés, il nous appartient premièrement d’établir et favoriser une culture du numérique si nous voulons créer du sens.
Pour favoriser (voire inventer) cette culture, nous devons alors la discuter, la tester, la comprendre, confronter nos idées. Dans ce sens, j’ai vu dans cet événement co-organisé par NOBATEK/ INEF4 et ARKINOVA une occasion de rencontre, un espace-temps pour « faire culture » ensemble.
Le bâtiment est un domaine fortement segmenté dans lequel la programmation, la conception, les études techniques, la construction, l’exploitation et la réutilisation sont des phases d’un même processus avec des acteurs très différents ; parallèlement, le numérique est une technologie liquide, presque invasive, une technologie de connexion et d’échanges qui tend à briser les barrières entre les disciplines. Les changements en cours et à venir sont profonds et il est important de créer ces moments de rassemblement pour favoriser la collaboration entre architectes et industriels, pour faire de la conception et de la construction deux facettes intégrées de l’architecture plutôt que deux moments séparés.
Le lien entre ce que nous imaginons en tant que concepteurs et ce que la technologie nous permet de réaliser est une problématique structurante de nos métiers d’architectes et de constructeurs. En effet, si l’art de l’architecture se définit par la maîtrise de l’équilibre délicat et changeant entre imaginaire et réel, la question technologique me semble particulièrement pertinente de nos jours, au vu du caractère exponentiel de son évolution, et dans un moment historique fortement caractérisé par de grands enjeux tels que les crises écologiques, économiques et sociétales auxquelles nous devons faire face.
Mais comment l’architecture peut (ou doit) évoluer, si la technologie cesse de définir les limites de ce qui possible pour devenir plutôt un levier capable d’effacer ces limites ?
